Zoom sur le développement de la GPA au Kenya

Voici un éclairage sur le Kenya où la GPA se développe de même qu’au Nigéria et en Afrique du Sud.

Si la GPA se développe au Kenya, c’est un effet direct de la mondialisation. Les pays d’Asie (Inde, Cambodge, Népal…) où se pratiquait une GPA commerciale ont progressivement évolué, souvent à la suite de scandales, vers des pratiques réglementées et de plus en plus contraignantes. Les opérateurs qui s’y étaient implantés se sont alors redéployés vers des pays sans réglementation en matière de GPA, dont le Kenya.

Trois opérateurs multinationaux vantent cette destination, les arguments commerciaux évoqués sont édifiants (destination low-cost où tout est possible , !!). voir ci-dessous

Un quatrième opérateur après s’y être investi, revient sur sa position en évoquant la médiocrité des installations médicales et le taux de mortalité élevé dans le pays, nous rappelant judicieusement que la pratique de la GPA absorbe les bonnes ressources médicales d’un pays au détriment des populations.

1- Surrogacy Kenya 

Il s’agit d’une entité qui dépend directement de l’organisation indienne : Kiran Fertilyty service 

Les arguments commerciaux avancés sont clairs :

« les célibataires hommes ou femmes, les homosexuels et les lesbiennes de même que les couples hétérosexuels peuvent obtenir un bébé gràce à la GPA au Kenya.
Il s’agit d’une alternative viable pour les parents qui ne peuvent plus accéder à la GPA en Inde, Népal ou Cambodge et raison de la réglementation introduite dans ces pays ou aux Usa et d’autres pays en raison des coûts élevés pratiqués…… »

2- New life 

C’est un groupe qui s’est développé à partir de la Géorgie (état ouvert à la GPA commerciale comme l’Ukraine et la Russie) avec une première clinique et un centre de fertilité en 2008. Elle compte maintenant 9 implantations : Géorgie et Ukraine, puis Inde, Asie du Sud Est et Mexique, Israël Pologne et maintenant Afrique avec Afrique du Sud (GPA réglementée) et Kenya.

Elle a été développée par une femme médecin qui a eu 3 enfants par GPA.

Elle noue des partenariats avec des organisations partout dans le monde telles que des centres de fertilité et des agences qui organisent le tourisme médical

Ses clients viennent bien sûr des pays développés : Suède, RU, USA, Pologne, Espagne, Australie, Norvège, Portugal, Japon, Chine, Israêl …..

Elle met en avant les avantages que procurent ses 9 implantions dans le monde pour trouver l’endroit, le plus adapté à ses clients

  • Satisfaire « leurs besoins individuels , en prenant en compte leur situation géographique, légale, médicale et financière » !
  • Accueillir tous type de parents d’intention : mariés, célibataires, gays, lesbiennes, séropositifs
  • Proposer des services rares tels que la sélection du sexe de l’enfant, le transfert d’embryons congelés entre différents pays, le lavage de sperme (pour éviter la transmission du SIDA)….

3- Worldfertility 

Cette organisation s’est d’abord développée en Indes où elle annonce 6 cliniques, puis s’est déployée de façon internationale au Kenya, au Nepal, en Thailande, au Cambodge, en Ukraine.

4- Sensitive surrogacy 

« Sensible Surrogacy » se présente comme un service de consultants qui a pour objectif de :

  • Proposer des conseils sur la meilleure manière de construire une famille facilement et au moindre coût [grâce à la GPA],
  • Cordonner tous les opérateurs nécessaires grâce à des consultants dans le monde entier (donation d’ovocytes, clinique qui pratiquera la FIV et tous les autres services nécessaires ),
  • Aider toute personne, quelle que soit sa localisation géographique, à entreprendre avec succès un voyage vers la GPA (sic).

Son fondateur est un gay marié qui a eu 2 enfants par GPA

Après avoir vanté le Kenya comme destination « low cost » possible pour la GPA vu l‘absence de régulation, ils sont revenus récemment sur cette option pour les raisons suivantes :

  • Des installations médicales généralement considérées comme médiocres,
  • Une mortalité infantile élevée (37 pour 1000) qui positionne le pays à la 49° place,
  • L’insécurité dans les rues de Nairobi,
  • Pour les gays, la culture homophobe du pays (96% de la population contre l’homosexualité)

Marie Josèphe Devillers